Hervé Bourges persiste et signe. Par courrier en date du 28 avril,
adressé aux responsables des secteurs concernés, le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a confirmé sa décision d'autoriser la publicité télévisée en faveur des sites web liés à la presse, au livre, au cinéma et à la distribution. Des secteurs «protégés», que le décret du 27 mars 1992 interdit de publicité directe à la télévision. Annoncée pour la première fois en février dernier (sans avoir été précédée d'aucune concertation) et interprétée comme un détournement du régime en vigueur, cette décision du CSA avait suscité un formidable tollé, notamment dans les milieux culturels. Catherine Trautmann, court-circuitée par Hervé Bourges (assuré en revanche de certains appuis à Matignon), avait, en tant que ministre de la Culture et de la Communication, montré les dents" sans aller jusqu'à prévoir une modification du projet de loi audiovisuel sur le sujet. Dans la tempête, le CSA avait néanmoins été conduit à engager une vaste concertation pour «préciser les modalités pratiques de la mise en oeuvre» de sa décision, afin d'éviter «toute publicité indirecte ou déguisée pour les secteurs qui demeurent interdits d'accès à la publicité télévisée». Une retraite en rase campagne, masquée sous un round de consultations destinées à s'enliser ad vitam aeternam, jugèrent certains observateurs.
Garde-fous. Deux mois après, les consultations professionnelles ayant été rondement menées, la lettre d'Hervé Bourges