Gabriel Mérétik, spécialiste passionné de la Pologne et de l'ancien
monde communiste, est mort d'un cancer lundi à Paris, dans sa soixante et unième année. Jusqu'au bout de cette épreuve dont il n'ignorait pas l'issue, il a fait preuve, dans son souci de ne pas importuner les autres, de cette élégance de comportement qui le caractérisait. C'était un homme aussi cultivé que caustique, chaleureux et généreux, attentionné.
Gabriel Mérétik était né en France de parents polonais; il était entré à l'ORTF en 1969 après un séjour d'une dizaine d'années à Varsovie consacré pour l'essentiel à la traduction littéraire (notamment Mrozek et Vitkiewicz). D'abord responsable des journaux parlés de France Culture et de France Musique, il fut correspondant à Moscou de Radio France et de TF1 de 1975 à 1980. Grand reporter à TF1, chef des informations puis rédacteur en chef adjoint, il quitta TF1 pour RFO en 1985.
Homme d'une vraie double culture, Mérétik ne pouvait pas bien sûr rester insensible à la chute du communisme en Pologne et à la saga du syndicat Solidarité. De plus en plus présent à Varsovie, où il connaît tout le monde et pilote volontiers d'innombrables confrères, il consacra l'année 1987 à une minutieuse enquête sur la nuit du 13 décembre 1981, pendant laquelle le général Jaruzelski proclama l'état de guerre, dans le vain espoir de venir à bout de la contestation de son peuple. Le livre qu'il écrivit sert encore aujourd'hui de référence (1). Quatre ans plus tard, la démocratie insta