Marie-Luce Cazamayou a pris le micro de l'atelier de création
radiophonique Midi Aquitaine pour nous raconter une étrange affaire. Elle relate d'abord les faits. Il était une fois Bernadette Soubirous, une pauvrette, «la plus pauvre, la plus ignorante, la plus pauvrine. Elle est malingre pour son âge, elle est toute petite et, de temps en temps, elle va garder les moutons chez sa tante». On nous épargnera le prêche, la transformation soudaine de Lourdes en agglomération mercantile, deuxième ville hôtelière de France, et on ne s'étendra pas sur l'étrange rencontre de Bernadette Soubirous avec la dame blanche. Marie-Luce Cazamayou nous raconte surtout et très simplement sa vie à elle, là-bas, comme aide-soignante anonyme dans «la piscine»: «je ne crois pas au paradis, ni à un au-delà, ni à une vierge infiniment bonne, ni à une petite sainte éclairée. Ce personnage a existé, mais je n'y crois pas par la foi. Je participais à tout ça tout en étant un petit peu mal à l'aise.» Transportée dans l'univers d'X-Files et des croyants, elle répète les histoires de saints qu'on lui a racontées, des trucs bizarres que la science explique mal. Il y aurait chez les saints des «cadavres exquis»: leurs corps ne pourriraient pas et dégageraient même ce qu'on appelle communément une odeur de sainteté, un mélange de lys et de rose. Dans cet univers chrétien, elle s'interroge: «J'avais envie de prier. Que représente la prière pour quelqu'un qui n'a pas la foi? Qui prier et quoi prier?» Et comment