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Libération
Critique

Heureux qui comme Felix. Une histoire de flic naïf et d'émigré indien à Francfort. Emouvant. Dix jours de folie, téléfilm, Arte, 20 h 45.

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publié le 12 mai 2000 à 0h26

Un téléfilm qui appelle ouvertement à la désobéissance civile et

policière, c'est surprenant, surtout quand ça se fait en douceur, sans excès de justifications ni situations surjouées, presque comme une chose naturelle. ça commence par une manifestation de sans-papiers à Francfort qui tourne à la mini-émeute. Le jeune Felix, qui s'apprête à devenir flic, conduit à l'hôpital un homme enturbanné qui vient de perdre un doigt dans la bagarre. Lequel doigt a trouvé refuge dans la bouche d'une militante active de l'immigration clandestine. Elle s'appelle Ra, ça ne se refuse pas. Sous le charme de ses yeux noirs, le jeune homme va se laisser entraîner dans une entreprise folle: faire entrer clandestinement en RFA des enfants indiens cachés dans une zone de transit et d'extraterritorialité de l'aéroport. Passons sur les détails confus qui ont placé ces enfants dans cette situation et sur la manière tout aussi improbable dont le duo espère s'y prendre pour les en sortir. Sous ses allures de conte de fées, le film assume sa liberté de propos: les agissements de Felix, dont la capacité de nuire ne dépasserait pas sans ça celle du Petit Poucet, sont couverts par son supérieur hiérarchique et néanmoins formateur, le commandant Lancelle. Outre qu'à la question: «ça fait combien de temps que vous êtes policier?», il répond: «Longtemps, trop longtemps», ledit commandant est interprété par Rüdiger Vogler, l'un des comédiens fétiches de Wim Wenders (dans les années 70, les garçons se mettaient