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Libération
Critique

Les bizuths de Cannes 99. En quatre épisodes, la découverte du festival par des novices effarés. «Festival», feuilleton documentaire de Jean-Christophe Klotz (1/4). Arte, ce soir et jusqu'à jeudi à 20 h 15.

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publié le 15 mai 2000 à 1h16

Ici Cannes, bienvenue dans un monde de stress. «On est en pleine

brousse. Tout le monde est fou.» Le constat du réalisateur malien Cheick Oumar Sissoko résume parfaitement ce docu-soap plutôt haut de gamme, tourné lors du Festival de Cannes 1999. Le casting, plutôt malin, mêle un vieux routier de la Croisette (Maurice Tinchant, producteur et l'organisateur des plus belles fêtes du festival) et quatre novices ou presque: Sissoko donc, mais aussi Delphine Gleize, une jeune cinéaste qui présente son court métrage à la Quinzaine des réalisateurs; Bruno Merle, membre du collectif «Raz de marée» qui prévoit de tourner douze courts métrages pendant les douze jours du festival; et Bruno Dumont venu présenter l'Humanité (à partir du troisième épisode). Le regard du spectateur épouse celui, effaré, de ces bizuths cannois qui découvrent «cet Eurodisney du cinéma» (Gleize), les parasites en quête d'une accréditation ou d'une invitation, la course permanente. Delphine Gleize, virulente au début de son séjour, se prend petit à petit au jeu du cirque cannois (certains appellent cela la «magie») au point de virer midinette à la cérémonie de clôture. A la différence de Bruno Dumont, véritable martien zen dans cette frénésie médiatique. Mais le meilleur de Festival tient dans les mésaventures de Bruno Merle. Lui ne loge pas à l'Hôtel Martinez, mais au camping municipal. Il a une journée pour trouver un lieu de tournage accueillant et, surtout, de l'électricité gratuite pour ses prises de vue.