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Libération

Après coup. Contre-scoop.

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publié le 18 mai 2000 à 1h07

Quoi? Encore les otages? Eh oui, toujours eux. Stéphane, Sonia, et

les autres" Mais avouez: vous commencez à en (a)voir assez. Malgré votre bon coeur, vous vous lasserez bientôt de ces images philippines. Des rebondissements pourraient relancer l'intrigue, mais qui en voudrait? Il y a de vrais prisonniers, là-bas, non des héros de feuilletons. Chaque soir, en les regardant, vous êtes donc partagés entre l'ennui qui vient, la compassion qui reste, la curiosité qui s'épuise. Vous pourriez vous laisser pousser la barbe devant l'image, comme eux, jusqu'à leur libération; mais ce serait un peu affecté. Le show proche et lointain fait de nous ce que Mauriac appelait «des dieux aux mains liés». Les dieux et les hommes s'ennuient, quand ils ne peuvent agir: dans le menu d'actualité qui nourrit notre conscience du monde, le plat du jour doit changer. Pourtant, il faut le resservir: après le scoop de TF1, France 2, mardi à 20 heures, allume son contre-scoop en diffusant ses propres images de Stéphane, Sonia et les autres. Elles sont plus dignes, mieux encadrées. L'envoyée spéciale, Dorothée Ollieric, nous explique pourquoi et comment elle a rejoint le groupe Abu Sayyaf, et ce qu'il semble vouloir: elle répond aux critiques adressées aux télévisions chassieuses et nous prend à témoin: «Ce que je veux vous dire aussi, c'est que cette mission"» Tandis qu'elle dit ce mot, on observe Soeur Dorothée du service public, vue sur tant de guerres: son ovale parfait, son vaste front, sa peau sans