Le titre est énigmatique: «Flash-back, absence et photocopies».
«Trois mots écrits à la page 40 de mon carnet nomade et qui seront les couleurs de cet après-midi», raconte Colette Fellous en préambule. Sur le papier, on nous avait annoncé un documentaire, hommage au réalisateur Robert Kramer. Mais c'est la voix de Sophie Calle qui ouvre cette émission, avec la lecture de quelques extraits d'un petit coffret, où sont rangés trois livres. Un rouge (Souvenirs de Berlin-Est), un prune (Fantômes) et un vert (Disparitions). Elle lit: «Trois morts, trois absences. Son coeur était ouvert comme un livre.» Des amis qui disparaissent, des objets qui se sont envolés" C'est l'absence qui prend vit ici, s'immisce dans cette conversation tranquille, entre l'écrivain photographe et la journaliste. Un voyage presque dans un autre temps, dans ce Berlin, changé par l'histoire où se succèdent ces récits de vie et extraits de rencontres. Puis ce sont les images qui défilent, celles du dernier film de Robert Kramer, Cités de la plaine. Il y aussi cette lettre, de Keja, la fille du réalisateur, lue à haute voix avant la projection à Cannes le 11 mai: «L'ombre de Robert parfois nous salue, tâchant l'écran comme le battement d'un coeur muet.» Keja est là pour raconter et parler de l'absence de son père, aux côtés de Richard Copans, l'ami de toujours, et de Ben, héros principal du film. Et si Colette Fellous a voulu se pencher sur ce manque, «c'est aussi parce que Robert Kramer était un ami avec qui j