Cannes, envoyée spéciale.
Deux divans et quatre fauteuils. C'est là, sur la plage dénommée «Man Ray» pour l'occasion, que Paris Première s'est installée. Si la chaîne du câble a acquis un statut de «grande», Elisabeth Quin n'y est pas pour rien. Son statut de critique télé de cinéma lui vaut désormais une jolie réputation. Paris Première n'est ni producteur ni coproducteur, juste un espace pour parler cinéma, côté amateur au sens amoureux du terme et côté festif au sens obligé du terme. Perchée sur des mules à talons aiguilles, Elisabeth Quin agite ses longues manches de voile noir vers Edward Yang et le dirige, entre les canapés de saumon et les beignets de crevettes, vers la caméra. «Mademoiselle Cinéma» de Paris Première est à son affaire avec le cinéaste chinois.
«Le cinéma asiatique est tout particulièrement l'événement de cette édition cannoise», dit-elle, les yeux plissés de conviction. Loin des séances de promotion, elle continue hardiment à mener une véritable critique du cinéma à la télévision. La qualité de sa chronique cannoise vaut à la petite chaîne d'obtenir les interviews des acteurs ou réalisateurs de leur choix. La fille aux yeux de chat s'est forgé un caractère vif à dompter le cheval qu'on lui a offert à 12 ans; un goût de cinéma avec Resnais, Woody Allen et Mizoguchi. «Etre dans un rapport vivant au film, c'est ça être critique».
Elle a grandi avec Paris Première, après avoir rodé son esprit vif-argent dans des études de littérature et de chinois, et