Menu
Libération
Critique

Ruquier radote. Europe 1, «Laurent Ruquier», de 8h45 à 8h55, du lundi au vendredi.

Article réservé aux abonnés
publié le 23 mai 2000 à 0h53

Les professionnels du bon mot finissent à la longue par provoquer

chez l'auditeur une immense lassitude. Après des années de surchauffe radiophonique, la langue bien pendue de Laurent Ruquier débite des incongruités au kilomètre. Depuis septembre, il se fend d'une chronique tous les matins sur Europe 1. Durant dix minutes, le hâbleur donne «sa vision» de l'actualité: un agglomérat de blagues faciles, la plupart du temps sans queue, ni tête. Hier, de retour du Festival de Cannes, il s'est laché: «Quand Luc Besson a annoncé le nom, de Björk, on aurait pu croire qu'il n'avait pas encore digéré son repas du midi (...)féminine.» Autre trouvaille de bon goût: «Deviers-Joncour ["] a vendu les droits de la putain de la république ["] Roland Dumas aurait souhaité que ce soit Rocco Siffredi qui joue son rôle mais tout le monde pense qu'il est un peu trop présomptueux sur sa constitution pour quelqu'un qui a l'habitude de se faire du sur mesure.» A propos du président du jury: «Luc Besson (...), vu ses cheveux toujours droits sur la tête, on le verrait mieux sortir d'un festival du film d'épouvante.» Enfin: «Un dernier mot sur le cinéma français, qui n'a reçu aucun prix, au profit du cinéma asiatique, de plus en plus présent. Peut-être que Dominik Moll aurait dû appeler son film le Riz, un ami qui vous veut du bien, au lieu de Harry, un ami qui vous veut du bien.» A ce stade, on est en droit de se demander si notre fin lettré ne serait pas candidat est à une hypothétique reprise des Gr