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Libération

Hémorragie à «la Voix du Nord». Près d'un quart des journalistes font jouer la clause de cession.

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publié le 25 mai 2000 à 0h50

Lille, correspondance.

Soixante-sept journalistes sur les 280 que compte la Voix du Nord ont fait jouer la clause de cession ouverte en mars après le changement d'actionnaire majoritaire qui a vu le groupe de presse belge Rossel porter sa participation dans le capital de Voix du Nord Investissement (VNI) de 49 à 58,03%. Refusant de parler d'hémorragie, André Soleau, le directeur général, évoque «l'attrait financier» de la clause et non «le mauvais climat au sein du journal» pour expliquer le nombre de départs qui vont causer, au moins durant l'été, des problèmes d'organisation. «On va faire face pour repartir du bon pied avec de nouveaux projets. Beaucoup de CDD cherchent du travail, il faut savoir qu'il y a des opportunités. Une page est tournée», a-t-il commenté.

Ce sont majoritairement des journalistes ayant plus de quinze ans d'ancienneté qui ont décidé de faire valoir leur droit à des indemnités, calculées à raison d'un mois de salaire par année de présence. Moins optimiste, la CFDT réclame «une analyse des causes de ces nombreux départs» et se demande «comment reconstruire sur ce champ de ruines». «C'est pour la direction un véritable désaveu. Ceux qui restent ne sont pas prêts à rebâtir. Des problèmes structurels vont se poser. On évoque une diminution de la pagination cet été. A la locale de Lille, il n'y aura, en août, que 3 titulaires contre 20 actuellement», poursuit le syndicat, qui s'attend à d'autres départs dans les six prochains mois. Reste que le financemen