«J’y vais ou j’y vais pas?», telle fut la ritournelle du feuilleton publicitaire de ce printemps. Quinze jours d’atermoiements pour savoir qui, du français Publicis ou de l’américain WPP, ajouterait à son escarcelle la septième agence mondiale, plus vieille enseigne de Madison Avenue: Young & Rubicam. Laissant Martin Sorrell, patron de WPP, constituer le premier groupe mondial de publicité, Maurice Lévy a finalement décidé de se retirer de la partie. Sans pour autant renier ses ambitions américaines.
Vous venez de laisser échapper votre rapprochement avec Young & Rubicam. Quelle leçon tirez-vous de ce feuilleton à rebondissements?
Aussi étrange que cela puisse vous paraître, c'est un épisode formidable qui témoigne du succès de Publicis aux Etats-Unis. Young & Rubicam, une entreprise 30 à 40% plus grosse que nous, présente sur le marché américain depuis 1923, nous a demandé de faire une offre pour contrer la proposition de WPP. C'est la démonstration que notre stratégie a réussi et que Publicis est maintenant un des acteurs incontournables sur la scène mondiale.
Des regrets?
Je n’étais pas prêt à jouer les lièvres dans cette affaire. Je mentirais en disant que je n’ai pas rêvé que cela aboutisse, permettant ainsi à Publicis de figurer tout en haut de l’affiche, à la quatrième place mondiale. Encore que le classement ne me préoccupe pas. Publicis est aujourd’hui le neuvième groupe mondial, ce qui il y a quatre ans était inespéré. L’Europe et la France,