La première partie des gentils reportages des équipes Delarue
s'achève. On suit, ce lundi, sur France 2, trois anorexiques et une boulimique: ce n'est ni la première fois ni la dernière. L'adolescent est un sujet porteur, pourvu qu'il n'ait pas l'ingratitude sauvage de Rimbaud. Les jeunes filles sont maigres, fraîches, jolies. Le garçon, un squelette, écrit son journal intime devant la caméra. Le commentaire final annonce la seconde partie en nous caressant avec un effet fiction: «Amélie a commencé à prendre confiance en elle et même à se rebeller un peu. Sera-t-elle prête pour sortir au bout de trois semaines? Emma arrivera-t-elle jusqu'à 35 kilos pour quitter l'hôpital?» Ne zappez pas, la suite arrive. Sur le plateau, trois «témoins». La belle blonde Tamara. «Anorexique" ou ex-anorexique?» demande Delarue. «Anorexique», sourit-elle. Puis Patrick Poivre d'Arvor, venu pour un soir gonfler l'audience de la chaîne d'en face en parlant de sa fille morte: il parle beaucoup, et la caméra le montre encore plus, ce mol oesophage du PAF. Enfin, le psychiatre, Daniel Rigaud. «Si je peux me permettre, attaque-t-il en grimaçant, je trouve ce documentaire" hallucinant! Il a ce côté Walt Disney"» Delarue met la main sur la hanche, prêt à dégainer: «Walt Disney? Que voulez-vous dire?» Agacé, Delarue. Traiter de Disneyland ses bonnes oeuvres audiovisuelles, quelle impudence! «Eh bien, hésite l'autre, c'est coloré, tout en douceur, on voit beaucoup d'aliments, alors qu'il s'agit de moments