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Libération

Les journalistes du Web refusent d'être virtuels.

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publié le 8 juin 2000 à 2h01

Ils ont été parmi les premiers journalistes en ligne, salariés de 365 France, à obtenir leur carte de presse, ils sont aussi les premiers à avoir entamé le 31 mai une grève qui n'a rien de virtuel. Malgré l'annonce d'augmentations de salaires, au cas par cas, la poursuite du mouvement, mené par une dizaine des vingt journalistes de la société, a été décidée hier soir, en attendant l'arrivée, prévue aujourd'hui, d'un médiateur.

Sous la verrière de cette start-up, rachetée l'an dernier par le groupe britannique 365 Corp, côté à la Bourse de Londres, l'ambiance est devenue de plus en plus tendue au cours du conflit. «Imaginez Libération faire grève pendant une semaine, c'est suicidaire, estime Nicolas, jeune journaliste non gréviste fraîchement embauché au Smic. Les lecteurs n'ont pas à pâtir de nos conditions de travail. Ils vont aller chez nos concurrents, et le site disparaîtra.» Le jeudi de l'Ascension, le ton est monté d'un cran lorsque les grévistes ont voulu informer les surfeurs de leur mouvement en publiant un communiqué sur les trois sites (musique, rugby et football) que gère 365 France. Un rédacteur en chef explique : «La direction nous l'a interdit, ce qui engage notre responsabilité en cas d'information erronée éditée».

La direction a négocié en tête à tête avec les journalistes, après avoir pris soin de leur «confisquer» les codes d'accès à l'intranet. Un peu comme si un journaliste «traditionnel» se voyait retirer son calepin et son crayon.

«Aucune grille des salai