Lille, correspondance.
L'annonce d'un plan social à Nord-Eclair prévoyant 241 suppressions de postes sur les 527 salariés de l'effectif français n'a pas suscité de réactions violentes de la part des syndicats, si ce n'est parmi les rédacteurs. La CGT se dit «satisfaite» du maintien du titre et se félicite que «l'hémorragie sociale ait pu être évitée». Dans bien d'autres journaux, la menace d'une grève aurait été brandie, au moins par principe. A Nord-Eclair, il n'en est rien. On encaisse les coups durs sans broncher. La force de l'habitude, peut-êtreÉ Le journal a en effet déjà vécu trois plans FNE (Fonds national pour l'emploi, basé sur des départs en préretraite) en dix ans.
«Journal décapité». «On est comme paralysé par la résignation. On s'attendait à ça depuis tellement longtemps qu'on a plus de ressort», témoigne une journaliste sous couvert d'anonymat. Un ancien journaliste raconte: «Les FNE successifs ont décapité le journal, aujourd'hui sans colonne vertébrale. Il n'y a plus de mémoire, d'esprit de rédaction. Si dans les locales, on ressent une bonne identité, au niveau de l'ensemble, ça manque de cohésion.»
Présent morose, avenir joyeux? Possible. Le plan présenté mercredi par la Socpresse (groupe Hersant), propriétaire de Nord-Eclair, et depuis peu aux commandes de La Voix du Nord, prévoit des synergies industrielles, commerciales et administratives. Dorénavant, les «pages froides» seront communes (programme télé, hippisme, Bourse, météo) et les deux titres vont crée