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Libération
Critique

Le marché des otages.

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""Le business du kidnapping"", de David André. France 2, dimanche, 23h15
publié le 17 juin 2000 à 1h33

"Le Business du kidnapping", de David André. France 2, dimanche, 23 h 15. Le kidnapping est un business en pleine explosion. Tout comme la mondialisation. Si l'on en croit ce reportage, qui vient de recevoir le prix du meilleur programme d'information au Festival de Banff (au Canada), les deux iraient de pair. Plus les multinationales pompent du pétrole en Colombie ou au Cabinda (en Angola) sans en faire bénéficier les populations locales misérables, plus des guérilleros ou des bandits enlèvent leurs employés pour demander des rançons astronomiques. Mais ces enlèvements n'enrichissent pas seulement les kidnappeurs, ils font aussi le beurre des assureurs. Leurs négociateurs, pour la plupart d'anciens agents secrets, réunis dans des cabinets de "gestion de crise", ont la charge de négocier les rançons qu'officiellement personne ne paye. Toutes ces affaires sont tenues ultra-secrètes et les entreprises n'ont peur que d'une chose: la médiatisation qui pourrait encore élever le montant des rançons. Il y aurait actuellement plus de 8 000 kidnappings par an (achevé en novembre 1999, le documentaire cite les chiffres de 1998, moins importants). Le film de David André débute par une vidéo prise par le Front de libération du Cabinda montrant des otages (deux Français et deux Portugais) enlevés en mars 1999. Un document fourni exceptionnellement par le frère d'un des détenus, qui témoigne de son désarroi. L'enquête se poursuit en Colombie, le pays qui bat le record mondial du kidnappin