L'idée est toute simple, mais loin d'être bête. Cinquante personnalités choisissent l'objet qui, selon elles, symbolise ce siècle. En deux minutes trente chrono, elles commentent ce choix. L'exercice est intéressant car, finalement, chaque personnage se dévoile plus qu'il ne le pense. Certains vont droit à la confidence autobiographique. Jean-Claude Gallotta, chorégraphe, raconte ainsi que la 2CV de sa femme, Mathilde, a été le vecteur de leur amour et le révélateur de sa vocation. Rien de moins. D'autres invités font davantage dans la métaphore. Marin Karmitz, débarqué en France après la guerre, souligne l'ambivalence de la carte d'identité, objet de contrôle et de répression instauré par Vichy mais aussi symbole d'une citoyenneté chèrement acquise. Plus drôle, Gilbert Bécaud confie sa passion pour les fusées: "Vous vous rendez compte, on est presque en 2001!" découvre-t-il, médusé. Gilbert Trigano, qui ressemble de plus en plus à Jiminy Cricket, affirme que c'est grâce à l'hélicoptère qu'il a pu découvrir tant de beaux sites touristiques. Certains sont agaçants, comme Jacques Calvet qui ose définir la chaîne de montage comme "une leçon de solidarité humaine". D'autres sont franchement brillants, comme le peintre Gérard Fromanger, avec un parallèle entre le feu rouge et la liberté individuelle. Mais il ne faut pas déflorer l'effet. Enfin, il reste ceux qui, évoquant le dérisoire, touchent finalement à l'essentiel. Agnès B. est de ceux-là. ça tombe bien, elle ouvre le bal au