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Libération
Critique

Romance

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Canal + jaune, 22h30
publié le 20 juin 2000 à 1h39

Canal + jaune, 22 h 30. Il faisait chaud. Il avait envie d'en finir. Depuis une dizaine de minutes, Romance traînait son ennui sur l'écran télé. L'actrice était jolie mais on avait envie de lui foutre des baffes. Catherine Breillat aussi, on a souvent envie de lui foutre des baffes. Pas plus qu'à la fille qui fait la météo sur Canal + ou à Richard Bohringer, mais pas moins. Question de grain de voix, peut-être. Comme il avait envie de savoir la proportion exacte de scènes de cul dans ce film, précisément célèbre pour ses scènes de cul, il accéléra la cassette.

Ce qui est bien avec la vidéo, c'est qu'on en est maître. On peut aller pisser quand on veut, manger des cacahuètes, insulter les acteurs. On peut aussi accélérer. Quand ça devenait un peu hard, il ralentissait. Dans Romance, le compte est vite fait. A part la scène du début, où l'héroïne essaie de convaincre son mari, le joli Sagamore Stévenin, de la baiser en lui suçant gentiment la queue, il y a deux séquences de cul proprement dites: l'une où Rocco Siffredi, apparemment pas au mieux de sa forme, enfile ou fait semblant d'enfiler cette jeune fille triste qui mène le bal; et une scène de branlette collective vers la fin. Sans oublier un peu de masturbation féminine, comme il se doit, et deux séquences plus cérébrales où François Berléand s'attache à attacher la jeune fille avec beaucoup de délicatesse.

Martine Boyer, qui s'y connaît en déclinaisons pornographiques, écrivait récemment dans Figures de l'art (N° 4) que Ro