Pour parler des juifs à l'occasion, il n'y a pas que l'écrivain français Renaud Camus. Il y a aussi l'animateur de télévision Jean-Luc Reichmann. Reichmann est l'un des moniteurs de la colonie de vacance audiovisuelle: maigre, bronzé, vulgaire, permanent et pathétique joyeux des plateaux. Il présente chaque jour à 11 h 40 sur France 2, chaîne de service public, un jeu à forte audience intitulé les Z'amours. Des couples y mettent en scène et en quiz, avec une imbécillité rigolarde et bon enfant, leur intimité. Le zapping de Canal + a pêché une scène diffusée le mardi 13 juin. Marjorie, une jeune femme, doit évaluer une prestation de Patrick. "Alors, Marjorie?" demande Reichmann en souriant. "Pareil! Enthousiaste!" "Et un youpi pour Patrick!" aboie Reichmann. "Un youpi!" confirme Marjorie. L'animateur fait alors les comptes: "Eh bien, écoutez, ça fait trois youpi et non... trois youpins!" "Ha! Ha!" rigole-t-on sur le plateau. Une seconde vague de rires, gênés, recouvre la première. Reichmann prend conscience qu'il est allé un peu loin en voulant faire l'intéressant. "Je rigole! C'est juste pour le jeu de mots!" Puis, fixant la caméra, c'est-à-dire nous, il ajoute en prenant l'accent le plus égrillard possible, de manière à essayer d'introduire du second degré: "J'espère que les... YOUPINS!" Il insiste sur le mot, pour le désactiver, signifier que c'est une blague. "... ne m'en voudront pas!" "Ha! Ha!" tonne la salle. Cela les amuse, ce mot, youpins, lâché comme à un comptoir d
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