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Libération
Critique

Anaconda.

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Cinéstar 2, samedi, 23h05
publié le 24 juin 2000 à 1h47

Bien que consternant à de nombreux égards, ce film récent (1997) a fait bénéficier le cinéma d'une innovation majeure, que nous baptiserons "snake shot". Il s'agit d'une technique consistant à filmer de l'intérieur une scène où un vilain gros serpent gobe un pauvre gars qui passait par là. Filmer de l'intérieur... du serpent. Voilà un point de vue bien singulier : nous sommes au fond de l'oesophage de la bête, sorte de long tunnel rouge dans lequel va être englouti notre congénère (Jon Voight, impeccable en aliment pour reptiles). Ce procédé de caméra sur-subjective, rapport au serpent, nous permet de contempler le rictus de l'homme au moment du plongeon dans les tripes de l'anaconda. Ce n'est pas très beau à voir, mais c'est original. Le reste du film l'est beaucoup moins. Il peut être considéré comme une longue et laborieuse préparation à ce plan d'anthologie, bref et situé vers la fin, hélas. Cette production hollywoodienne à budget confortable nous fait remonter l'Amazone en compagnie d'une petite équipe de reporters et de chercheurs que quelques reptiles monstrueux se sont mis en tête de bouffer jusqu'au dernier. Pour passer le temps, le réalisateur (un certain Luis Llosa) s'emploie à faire quelques clins d'oeil du côté d'Apocalypse Now, autre remontée de fleuve un peu mouvementée. Mais l'exercice est nettement au-dessus de ses moyens.

Outre le "snake shot", une deuxième scène doit inciter le spectateur à patienter jusqu'au bout. On y découvre une méthode inédite pour se