Menu
Libération
Critique

Dolly, toutes des clones.

Article réservé aux abonnés
""Y en a marre"" (deux épisodes). Arte, dimanche, 20h15.
publié le 24 juin 2000 à 1h47

Un cauchemar intégral, un dégoût majeur, un rien du tout malfaisant. Il n'y a vraiment pas de quoi rire, c'est pour ça que c'est drôle. Dolly n'est pas une brebis clonée, mais elle existe quand même à des millions d'exemplaires. On la connaît bien, elle occupe la télé sous des formes diverses et plus ou moins avariées, elle est la version humoristique télévisuelle des ménagères de moins de cinquante ans (Blanche, occidentale, dans une impasse), elle a très peu d'équivalents masculins (la télé reste avant tout une affaire de femmes sauf quand il y a foot), elle se fiche la rate au court-bouillon dans les sitcoms, les séries, les téléfilms, et maintenant les dessins animés. Dolly, c'est un métissage entre Absolutely Fabulous et la Sorcière Camomille, à mi-chemin entre le monde adulte et l'enfance, zone d'infantilisation définitive où la névrose devient une sorte de doudou qu'on ne lave plus pour être sûr d'en garder la mauvaise odeur. Dolly est un miroir, évidemment, de tous les ridicules qui traînent. "Pour toutes les jeunes femmes de 9 à 90 ans", dit le dossier de presse. Plutôt catégorie pétasse délirante que mannequin fuselé. Des lunettes, un short à pois et des escarpins avachis (si, si), une vulgarité à l'emporte-pièce, une capacité à geindre au-delà du supportable, mais un solide sens de la répartie. Qu'elle aille en voyage organisé à la rencontre de la Grèce antique, chez la psy ou l'ostéopathe (épisode hilarant, le 2 juillet), qu'elle tombe amoureuse ou fasse du shopp