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Libération
Critique

Las Vegas hystéros.

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""Ma famille américaine"", France 3, samedi, 23 h 25.
publié le 24 juin 2000 à 1h47

Il faut se méfier des pannes de voitures. Elles ont toujours une signification psychologique de fond. Quand la famille Rhodes, fuyant les dettes, part pour Las Vegas en voiture, c'est un pneu qui lâche. "Nous n'avions pas de roue de secours, explique Lela, encore gentiment traumatisée, le pneu faisait pwop, pwop, pwop, tous les dix mètres. Je me suis dit que nous n'arriverions nulle part." La famille Rhodes est finalement arrivée à bon port, mais dans quel état. Les dix enfants de Margary Ethel et Ray Gene Senior sont devenus à leur tour des adultes, des Américains ordinaires, sorte de synthèse lynchienne de joie de vivre, de déjante hystérique et d'exubérance de barbecue. Ils sont les personnages principaux de Ma famille américaine, film de Robert Bozzi, présenté au festival international du documentaire de Marseille (du 25 au 29 juin) et diffusé ce soir par France 3. Marié dans la vraie vie à l'une des filles Rhodes, Robert Bozzi prend prétexte de la mort de Margary, la mère, sa belle-mère, star domestique et metteur en scène en super 8 de la vie familiale dans les années 50, pour reconstituer l'itinéraire, la trajectoire, aussi bien géographique que psychologique des Rhodes. Il exhume les archives, filme les "enfants" aujourd'hui et dresse un portrait, pas toujours fin mais riche, de l'Amérique middle class. Noyé dans le ketchup musical (la Symphonie du nouveau monde,de Dvorak) et un doublage pénible, son documentaire fonctionne surtout sur quelques belles séquences d'hys