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Libération
Critique

Cédric Kahn, zéro de conviction.

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""Culpabilité zéro"", téléfilm. Arte, 0 h 30.
publié le 28 juin 2000 à 1h51

Comme le titre du film l'indique, Cédric Kahn n'a pas de raison de se sentir coupable. cet opus télévisuel, réalisé avec les élèves du Théâtre national de Strasbourg, comme l'a fait Pascale Ferran pour l'Age des possibles, n'est pas un ratage déshonorant. Même s'il fait tâche dans une filmographie encore modeste mais déjà mémorable pour cause de cet inoubliable Bar des rails (1992) et de l'incandescent Trop de bonheur. On peut en tout cas reconnaître à Kahn une volonté d'adapter sa mise en scène au climat des provinces où il tourne. Autant Trop de bonheur se glissait avec une euphorie sensorielle très aboutie dans les moiteurs du midi de la France, autant ce Culpabilité Zéro adopte le rythme engourdi d'une ville du Nord pour conduire à tâtons une intrigue qui ne laissera pas plus de trace que la buée d'une haleine au sortir du sommeil. Simon débarque à Strasbourg pour essayer de comprendre ce qui a pu pousser son frère au suicide. Il croise un groupe post-révolutionnaire se posant des questions au-delà du périmé, un hôpital vaguement psychiatrique, un bar rouge où languissent de pâles entraîneuses. A plusieurs reprises (une maison à la Kubrick, un clocher très Vertigo, un tramway dans la nuit, une rousse avec un faux air de Meryl Streep, un pont digne des Quatre Nuits d'un rêveur), le film semble sur le point de croire à sa variation romantique sur la jeunesse et son besoin d'absolu, mais non, le cinéaste laisse tomber, les acteurs aussi. Ne reste qu'une déambulation hésitan