Y'a pas photo (TF1, lundi soir) est sans aucun doute l'émission où prospèrent le mieux les creux fantômes de la joie audiovisuelle imposée. On y entre pour "rigoler" à l'aide de sujets 0% qui prouvent à 100% que le monde est "rigolo" (le mot, prononcé de 100 à 150 fois par soirée, finit par rendre triste). Le tandem de batraciens animateurs, Bataille et Fontaine (on dirait une marque d'électroménager), enfle à vue d'oeil sous le poids d'un succès d'audience si drôlement vite arrivé. Déjà ils se voient boeufs et dansent sur le toit. Leur folle pompe à sourires est fascinante. Grâce à elle, ils s'étendent et s'enflent et se travaillent pour égaler tout Audimat en grosseur, disant: regardez bien ma soeur; est-ce assez? dites-moi; n'y suis-je point encore? Nenni. M'y voici donc? Point du tout. M'y voilà? Vous n'en approchez point. Et ils sourient pour enfler et enflent pour sourire, lèvres étirées par l'effort de surparaître tout en mesurant, par des coups d'oeil aux miroirs des caméras, la progression de leur corpulence audiovisuelle. On n'en voit pas qui soient aussi visiblement contents d'être là et d'être payés et regardés pour l'être, et ainsi de suite jusqu'à ce que mort s'en suive: un seul regard finira un jour par les crever. D'ici là, ils engraissent en chemises tropicales, tels des touristes Fram en Tunisie, l'un gros et l'autre grand, avec devant eux quelques femmes aux mâchoires déhanchées, dont l'ex-Miss France Sophie Thalmann. Dans cette fable vivante, un homme éch
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