L'Association des agences-conseils en communication (AACC) rassemble 200 agences de publicité et représente 92 % de l'activité publicitaire en France. Jacques Bille, son vice-président, commente les conséquences sur le secteur de l'annulation de la décision du CSA par le Conseil d'Etat.
Quel est votre sentiment après cette annulation?
Je trouve cela très regrettable pour l'avenir de la nouvelle économie. On refuse un moyen de communication moderne et efficace aux sites Internet, alors même qu'on devrait multiplier nos efforts sur ce secteur pour ne pas creuser davantage le fossé numérique qui nous sépare des compétiteurs étrangers. Au lieu de cela, on saute à pieds joints dans ce fossé.
Quelles seront, selon vous, les conséquences de cette annulation?
Cette annulation est pénalisante pour les entreprises françaises. Un grand distributeur de livres américain va pouvoir utiliser les armes d'une communication internationale puissante, alors que la fnac.com, par exemple, aura du mal à se faire connaître.
La France est l'un des seuls pays au monde qui continue à interdire l'accès à la publicité télévisée à quatre secteurs: la presse, le cinéma, l'édition et la distribution. Aujourd'hui, on se contente de transposer cet archaïsme sur les sites Internet alors que, comme le CSA l'avait fait valoir dans sa décision, ce secteur constitue une activité nouvelle, sur laquelle le décret de 1992 ne devrait pas avoir de prise.
C'est donc le principe même des secteurs interdits qu'il faut remettre