Quelle rédaction de journal ne s'est pas dit "C'est un feuilleton formidable", à propos de la mystérieuse disparition du docteur Yves Godard et de sa famille, et des multiples rebondissements qui s'en sont suivis. Le Figaro l'a fait. Dans son supplément littéraire de jeudi, l'écrivain Françoise Chandernagor a publié le premier de quatre épisodes du "Roman vrai du docteur Godard". Intitulé "Ce que voulait Marie", il y est surtout question, photographie à l'appui, de Marie-France, l'épouse du docteur caennais, que Françoise Chandernagor - de l'académie Goncourt - "aurait" pu rencontrer.
Par la voix de son avocat, maître Jean de Mézerac, la famille de Marie-France Godard a vivement réagi, demandant au Figaro "qu'il s'engage à renoncer à la poursuite de cette publication". Et l'avocat d'argumenter : "Ils se sont auto-attribués le droit de violer l'intimité de la vie privée d'une famille sans le moindre égard ni la moindre autorisation ni le moindre contact préalable". Il envisage de toute façon de déposer une plainte au pénal pour "publication non autorisée de photos", une mesure qu'il entend appliquer à tous les journaux qui en feront paraître sans autorisation.
Vendredi matin, Jean-Marie Rouart, le directeur littéraire du Figaro et responsable du supplément, qui traitait jeudi du fait divers "expression du drame humain", s'étonne : "Je ne vois pas en quoi cette série porte atteinte à la famille du docteur Godard, d'autant qu'elle a été faite avec un très grand scrupule. [...] Ou