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Libération

Les yeux de l'humour

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publié le 19 juillet 2000 à 2h23

Quand la publicité se regarde le nombril, ça peut faire mal. Pour preuve, les trois nouveaux spots de l'opticien Visual visibles dès le 20 juillet sur les écrans de télé. De nouvelles péripéties viennent s'ajouter à une saga qui peut d'ores et déjà s'intituler «aux malheurs des bigleux». Souvenez-vous: lors du dernier épisode, un chasseur tirait malencontreusement sur son chien le prenant pour du gibier. Cette pub avait déclenché les foudres de la «communauté» des chasseurs, certains de ses représentants allant même jusqu'à débarquer dans les boutiques Visual afin d'y dépose un sanglier mort chaussé de lunettes. L'opticien aux 350 boutiques et son agence de pub Enjoy avaient alors réagi en accompagnant la dernière diffusion du film d'un bandeau d'excuse. Las, on n'allait pas flinguer comme ça, en plein vol, une saga dont l'humour a permis à la marque d'atteindre 38 % de notoriété assistée (1) sur le plan national, selon l'institut d'études marketing Inforco, alors qu'elle n'est présente que dans des villes de petite et moyenne importance. «Nous avons opté pour une prise de parole régulière, explique Christophe Lafarge, responsable du budget Visual chez Enjoy. Au lieu de mettre dix millions de francs dans un film par an, nous préférons faire dix petits films par an à un million chacun.»

Bilboquet flingueur. Quotidien morne, plans fixes, caméra subjective, les nouveaux films prouvent que la pub n'a pas besoin de débauche de moyens pour faire rire et se moquer d'elle-même. Dans