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Libération

Une fusion dangereuse pour Canal+

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Après le mariage Vivendi (Canal+)-Seagram, le CSA pourrait retirer à la chaîne cryptée l'autorisation d'émettre.
publié le 21 juillet 2000 à 2h27

Ca chauffe autour du statut de Canal + et de son avenir, en tant que chaîne de télé, dans le PAF (Paysage audiovisuel français). Depuis l'annonce de la fusion Vivendi-Seagram (le 20 juin dernier), on parle de «coquille vide», de «Canal Minus»; la ministre qui a la communication sous sa tutelle, Catherine Tasca, qui connaît bien Canal + pour avoir été conseiller du président de Canal + de 1993 à 1997 puis présidente d'honneur de Canal + Horizon depuis 1997, a exprimé ses craintes et le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) s'agite. Depuis mercredi, un pas a été franchi: la chaîne française Canal+ (à ne pas confondre avec le groupe Canal + dans son ensemble) pourrait voir son existence légalement menacée. C'est ce qui semble ressortir de la réunion plénière que le CSA a consacrée au statut de la chaîne cryptée, après son absorption dans le Meccano concocté par le PDG de Vivendi, Jean-Marie Messier.

Grosse ficelle. Selon nos informations, la réponse du CSA à la fusion serait «Non, mais...». «Non» parce que la fusion ne respecte pas l'esprit de la loi faisant obligation à un actionnaire de ne pas détenir plus de 49 % dans une chaîne de télé. «Mais» parce que les discussions entre le CSA, Vivendi et Canal+ continuent. Si les choses demeurent en l'état, le conseil envisagerait même de retirer à Canal+ son autorisation d'émettre. Un choc qui serait pour le moins violent. Pourtant, «soit on applique la loi, soit il faut la changer», remarque un observateur proche du dossier.

L'auto