David Selznick, c'est Autant en emporte le vent. Pas le réalisateur, le producteur. L'image même de l'âge d'or hollywoodien. Avec Hitchcock, au contraire, le réalisateur devient vedette. Les deux hommes travailleront ensemble pendant sept ans. Et le documentaire de Michael Epstein (qui n'évite pas les écueils de la plate biographie et des confidences, parfois vaines, des «proches») veut faire de leur affrontement, de film en film, de Rebecca (1940) aux Enchaînés (1946), l'amorce du déclin des grands studios et l'avènement des réalisateurs indépendants. Parfois de manière trop tranchée. A l'époque où David Selznick produit Autant en emporte le vent (il a 36 ans), les réalisateurs valsent, les scénaristes sont embauchés par dizaines sur un même film. Le grand producteur a la mainmise sur tout, jette un oeil sur tout : maquillage, décor, casting, choix de réalisation. Hitchcock le Britannique rêve de travailler à Hollywood, Selznick lui ouvre les portes de son studio en 1939..., et commence entre les deux «géants de Hollywood» une lutte permanente. Pour Rebecca, Selznick réécrit la version de Hitchcock qu'il juge «vulgaire et simpliste». Sur le tournage de la Maison du Dr Edwardes, il impose Gregory Peck et sa propre psy comme conseillère. Pour les Enchaînés, Hitchcock écrit une histoire sombre, Selznick impose une fin heureuse. L'échec du Procès Paradine signe la fin du contrat qui liait les deux hommes. Pour Selznick, il n'y aura plus de chefs-d'oeuvre. A Hitchcock, il reste
Critique
Selznick aux trousses.
Article réservé aux abonnés
par Sonya Faure
publié le 2 septembre 2000 à 3h57
Dans la même rubrique