Dès les premiers instants, le trouble s'installe sans qu'on sache très bien pourquoi. A la jumelle, on observe deux gamins qui fauchent un autoradio. En voix off, la voix des flics qui préparent le flag. Ça sent la routine et l'adrénaline recyclée. Et c'est parti. Crissements de pneus, portières qui claquent, arrestation musclée. Un gamin reste sur le carreau, le crâne enfoncé par le zèle d'un flic.
Le ton est donné. Violences, bavures, interrogatoires limites, petites et grandes misères quotidiennes d'un commissariat qui doit faire face à tout et n'importe quoi. Police District débarque sur M6 en bousculant la série policière à la française. Le premier des six épisodes de cette saison résume le propos: dans le sillage d'un flic usé, commandant une bande de cabossés, on suit le quotidien d'une brigade comme tant d'autres. Avec l'assurance absolue que chaque jour apportera son lot de malheurs, de camés, de paumés et de délinquants minables. C'est ce flot ininterrompu qui dicte sa loi. On ne sait pas ce qui va arriver, mais ça va arriver. Il y a du Ed McBain ou du NYPD Blues dans cette série, mais avec une proximité qui fait mouche. Jamais sans doute le syndrome du «c'est arrivé en bas de chez vous» n'avait pris une telle densité et produit un tel effet. Troublant donc.
Le trouble a ses origines. Un parti pris de narration à la limite du documentaire. Pas franchement agréable et encore moins confortable, on suit l'action à travers les mouvements bringuebalants d'une caméra à l'é