Vous aimez le sport? La soirée d'Arte n'est pas pour vous. Les Maîtres des Jeux, documentaire d'Albert Knechtel (20 h 45), plonge dans les entrailles du Comité international olympique (CIO), présidé depuis 1980 par Juan Antonio Samaranch. Tout y est, corruption de membres «volontaires et bénévoles», affaire Roy Jones, boxeur volé de sa médaille d'or à Séoul, opérations marketing «le CIO lave plus blanc» ou discrètes connexions avec des mafieux de l'Est. Une enquête remarquable où les témoins parlent, enfin, ceux qui ne sont pas du CIO, comme Mark Tewksbury, médaille d'or du 100 mètres dos à Barcelone. Il a fait partie du groupe d'athlètes choisis pour redorer le blason après les révélations d'une corruption pour l'attribution des Jeux olympiques d'hiver 2002 à Salt Lake City. Tewksbury s'est lancé plein de bonne volonté. Il est reparti amer: «Les JO sont comme la maison de ma grand-mère, ils sentent le moisi. [...] Ils croient avoir un problème d'image [...] mais [c'est] un problème de valeurs et d'éthique.» Le CIO apparaît comme une forteresse dirigée par un parrain intraitable, secret, un système féodal dont on se demande comment il négociera l'après-Samaranch, dans un an.

A elles la victoire, documentaire de Jacques Maigne et Raynal Pellicer (22 h 05), est censé nous rafraîchir un peu, vous pensez, les femmes sportives, c'est beau, élégant, séduisant. Sauf qu'entre l'Algérienne Hassiba Boulmerka, championne du monde et olympique du 1 500 mètres, contrainte à l'exil par les