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Libération

Faux semblants

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publié le 18 septembre 2000 à 4h27

Samedi, Tout le monde en parle avait un goût âcre. L'émission roulait, plutôt train-train d'ailleurs. Ardisson faisait son Ardisson. Ardisson le désormais gentil qui sait recevoir, et réclamer des zooms sur les livres de ses invités. Ardisson l'obsédé, qui adore parler cul avec les femmes, quitte à ne causer que de ça avec elles, ce qui n'est pas bien gentil, et rarement efficace qui plus est. Il y avait Baffie, il y avait Forget, Palmade aussi, et Luc Guyau. Tout ce beau monde branchouillait gentiment. Dans l'air, pourtant, un drôle de vice flottait. Un sponsor clandestin avait fait main basse sur l'émission, la Seita. Car il y avait aussi Gérard Darmon. Darmon et ses cigarettes. Darmon et sa voix cassée. Entre deux cadrages, toute la palette du fumeur en cachette y passait. Le poignet cassé, et la cigarette vers le bas. La main sous la table qui surgit. Le bras qu'on allonge pour mettre le crime hors champ. La petite bouffée volée, ou la grande expiration de l'heureux homme (Darmon venait de se faire taxer de «George Clooney français», ceci expliquant cela). Un festival de passe-passe avec les cameramen. Puis une autre invitée s'y mit, Sophie Guillemin, façon, elle, femme du monde: le coude posé sur la table, la main le long du visage, les yeux qui clignent. Un fumoir, le plateau. Ce qui aurait dû ravir Ardisson, lui qui a, outre le sexe, une seconde obsession: la drogue. C'est vrai, ça, il en parle avec tout le monde, ou presque, ce qui n'est pas toujours très gentil non