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Libération
Critique

Belfast, mon amour

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«Belfast, my Love». Arte, 22h15.
par Thérèse BOUVERET
publié le 22 septembre 2000 à 4h36

A Belfast, la police en majorité protestante fait encore des rondes dans les rues désertées de la ligne de paix qui sépare le ghetto protestant de Shankill du quartier catholique de Falls Road. Aujourd'hui encore, les deux communautés vivent séparées malgré la «concorde» signée le vendredi saint 1998. Trente ans de guerre ne s'effacent pas si vite. Le documentaire Belfast, my Love dont Lawrence Pitkethly, Irlandais protestant, est à la fois l'auteur et le coréalisateur avec Yves Jeanneau, nous entraîne en voyage dans un Belfast encore en proie à ses démons sous ses dehors de ville moderne. «Ce film est très personnel, avoue-t-il. Ce n'est pas l'histoire de cette guerre, mais la confrontation de deux moments, 1969 où elle commence, et 1999 où elle finit. Regarder les deux peut améliorer la situation.» Après le «long hiver» de trente ans, passé aux Etats-Unis et en France, il revient dans sa ville natale au moment du Devolution Day en décembre 1999 (qui rend effectif un gouvernement autonome en Irlande du Nord). Il recherche les personnages qu'il avait filmés lorsque, jeune reporter pour la BBC, il avait couvert les jours d'horreur marquant les débuts des «troubles», les 14, 15 et 16 août 1969: prise d'assaut des quartiers catholiques par des groupes protestants soutenus par la police locale. Bilan: 150 maisons incendiées, 6 morts, 300 blessés. «Il a fallu faire une enquête pour retrouver la petite fille réfugiée qui dormait pendant ces terribles journées.» Femme à présent, Mi