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Libération
Critique

La mèche Blondie

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«Blondie en coulisses». Canal Jimmy, samedi, 0 h.
publié le 23 septembre 2000 à 4h42

Enfant adoptée, Deborah Harry a longtemps cru être la fille cachée de Marlyn Monroe, son idole. Elle lui doit sa teinture blonde et le nom de scène de son groupe : Blondie. Plutôt punk à ses débuts dans le mythique club CBGB's de New York, la tournure pop s'amorcera avec l'intérêt des médias en 1976 alors que la belle a déjà 31 ans.

Par interviews croisées de Debbie et de ses acolytes (dont Chris Stein, son guitariste et longtemps compagnon), on restitue l'ambiance fin 70, quand Big Apple se cherchait de nouveaux héros, coincée entre l'apogée glam et l'essor du punk. Le documentaire de la BBC évite la nostalgie et les bâillements, sauf pour en rire (appartements crasseux vaporisés au Baygon pour tuer les cafards, roman-photo cheap dans lequel Debbie partage la vedette avec Joey Ramone...), et reprend la genèse des créateurs de Call Me et Denis au temps où Andy Warhol et John Cale raffolaient de leur fraîcheur pop. D'ex-Talking Heads (et Tom Tom Club) expliquent que Debbie ­ plutôt intello ­ a dû batailler ferme pour imposer sa musique et ne pas passer pour la bimbo de service, rondeurs obligent. Puis succès, excès et vanité qui mènent à la débâcle en 1983. Quinze ans après, on retrouve le quatuor fraîchement reformé dans un van, en direction d'un concert de soutien à la cause tibétaine, posant avec des copains du dalaï-lama et s'autodénigrant avec humour. Si le groupe reconnaît humblement avoir en partie remis ça pour l'argent, bien leur a pris, car le single Maria devient nu