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Libération
Interview

«On n'innove pas, on améliore l'emballage.»

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publié le 23 septembre 2000 à 4h39

Pourquoi le mot variété sent-il tant l'avarié? Entretien avec un amoureux du genre, Yves Bigot, depuis 1998 aux commandes des variétés, jeux et divertissements sur France 2. Toujours prêt à rappeler que divertir fait partie des missions du service public. Comme le firent les Carpentier, qui signèrent leur dernière «vraie» émission sur cette chaîne en décembre 1997 avec une «Spéciale Aznavour».

Faut-il pleurer sur Gilbert Carpentier quand, pour beaucoup, variété rime avec médiocrité?

D'abord, le public, lui, ne boude pas les variétés. C'est le genre populaire par excellence, une spécificité française: il n'y a guère que chez nous, en Italie et, dans une moindre mesure, en Espagne où l'on puisse encore assister à des grandes messes de variétés hebdomadaires et ce sur plusieurs chaînes. Ce qui n'est plus du tout le cas aux Etats-Unis, par exemple, où l'on ne voit les artistes que dans des talk-shows ou sur des chaînes thématiques. La variété est chez nous une tradition. Et tout le monde est nostalgique des Carpentier. Car ce sont les deux «créateurs» qui ont compté, avec Jean-Christophe Averty, plus marginal, qui a fait moins d'émissions, mais qui a su mettre du pop'art à la télé. Guy Lux a fait des tabacs d'audience, mais qui regrette Palmarès? Maritie et Gilbert ont été très aimés par les artistes. Ils n'ont pas 250 casseroles comme certains autres producteurs. On ne les a jamais soupçonnés d'avoir escroqué ou arnaqué. Ce sont des gens respectables qui ont su mettre en valeur l