Peut-être une déclinaison du modèle Friends versus côte ouest. Ou des ados de Beverly Hills et de Melrose Place ayant revêtu une apparence, très relative, d'adultes. A moins qu'Ally n'ait décidé de s'exiler au soleil et de se prendre moins la tête. Cette nouvelle sitcom abrite une bande de jeunes tous bêtes, siliconés et fiers de l'être. Le héros s'appelle Arthur et doit passer deux mois au bord du Pacifique pour écrire un livre déjà intitulé Comment peut-on supporter de vivre à L.A ?, lieu de prédilection des séismes, des émeutes et de la violence automobile. Certains de ses amis sont décidés à lui prouver que c'est néanmoins le paradis sur terre, d'autres le mettent en garde : «Tire-toi avant qu'il ne soit trop tard.» Il n'y a plus qu'à laisser le suspens à son comble et se consacrer à d'autres soucis : «On est cinq et on a trois voitures, comment on fait ?», «Peut-on manger des oignons qui ont mariné dans l'eau du robinet ?» Avec It's Like You Know,
la sitcom retrouve sa nature première, celle d'une mécanique langagière qui jubile de se mordre la queue. Les mots ne véhiculent plus informations et affects, ils croisent le fer pour le seul plaisir du bruit métallique des lames et pour épingler des effets de sens qui s'autodétruisent aussitôt. La sitcom, c'est la négation de la parole, l'au-delà de la communication. A L.A., il faut surtout n'avoir rien à dire pour parler, l'insoutenable légèreté de l'être atteint des sommets de profondeur. Les conversations se focalisent en p