Il y a des jours comme ça. On part sur le câble fuir le ronron hertzien, à la recherche d'autre chose, d'un peu de temps retrouvé, loin de l'actualité et de ses coups de speed. Mercredi, voilà qu'on tombe sur Planète et l'Affaire Spaggiari. Un bon petit documentaire sur le héros du casse du siècle, à Nice, et ses 50 millions évacués par les égouts en juillet 1976. Témoins de l'époque, images d'archives, révélations, on voyage. Les ombres du fric-frac sont pointées par les auteurs du film, Le Péron et Hakim: les complicités de Spaggiari au plus haut niveau, ses liens avec l'«amicale des fascistes du monde entier», son passé en Indochine, pas loin de son futur avocat, Jacques Peyrat, ex-FN et maire actuel de Nice. Soudain, fin du voyage.
Le temps s'accélère à la vue du juge de l'époque, qu'on revoit en action, parlant alors aux journalistes. Ou de Spaggiari lui-même, répondant aux mêmes, à l'entrée du tribunal. Les années 2000 télescopent leurs cadettes de trente ans. Comme si ces brefs moments venaient nous tirer par la manche, nous rappeler que le secret de l'instruction, hé bien, ce n'est pas d'hier, et encore moins depuis l'actuelle affaire des HLM de Paris, qu'il est violé. Telle est la magie de la télévision démultipliée, des trois cents chaînes à la maison. Le zapping engendre ses raccourcis, d'une chaîne à la suivante, d'une époque à l'autre. Ainsi, peu à peu, dans l'Affaire Spaggiari, il y a du
Jean-Claude Méry dans l'air. Son évasion préparée ? Une sorte d'amnistie.
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