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Libération
Critique

The Chapman Report (Les Liaisons coupables)

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TCM, 20h45.
publié le 5 octobre 2000 à 5h05

TCM, 20h45. George Cukor, folle tordue, folle méchante, était un formidable cinéaste. Formidable attaché de presse aussi, puisqu'il a lui-même convaincu la presse cinéma de son excellence dans l'art de diriger les femmes. Cukor, le plus grand directeur d'actrices de l'histoire du cinéma? Renoir ou Mizoguchi s'y prennent avec mille fois plus de grâce, de respect, de subtilité. On comprend pourquoi le métier d'attaché de presse (là-bas, c'est plus clair, on dit publicity department) a été inventé à Hollywood. Pour faire croire que Rock Hudson changeait de petite amie à chaque saison, il fallait avoir vraiment de la persuasion. On ne sait même pas aujourd'hui, quinze ans après sa mort des suites du sida, s'il réservait à des garçons gras ou plutôt maigres, jeunes, vieux, beaux, violents, gentils, ses ardeurs de banana man. De Cukor, on peut dire deux ou trois choses quand même. D'abord, il était acariâtre et prétentieux, se moquant par exemple ouvertement devant quelques invités hollywoodiens du «pauvre Nicholas Ray», qui avait eu le mauvais goût, disait-il, de filmer la

strip-teaseuse Gypsy Rose Lee. Preminger, cinéaste autrement talentueux, ne dédaigna pas faire un enfant à cette Gypsy Rose Lee. Il l'aima même en secret, des années avant que Nicholas Ray, cinéaste dont le simple nom ridiculise tous les maniérismes cukoriens, ne lui donne un rôle, un tout petit rôle, dans la Forêt interdite, film plus sincère et original que l'oeuvre complète de l'auteur de My Fair Lady. Un bon