Après avoir traqué les failles de chacun d'entre nous, puis remis la Vie à l'endroit, voilà que Mireille Dumas est tiraillée. Vie privée, vie publique, «doit-on tout dire, tout montrer?», s'inquiète-t-elle désormais sur France 3. Passons sur son dispositif immuable, éculé et toujours efficace: cachons ces dires que nous ne saurions trop entendre. Passons sur l'immuable, et moins efficace pour le coup, côté Mère la morale de la dame, pour attaquer le plat de résistance de sa première émission. Vingt minutes sur Big Brother. Putain, encore ça! Encore Big Brother! Mais qu'est-ce qu'ils ont à nous infliger ce teasing? Ça fait des mois que la télé d'ici nous tartine avec ça, nous en offrant quelques miettes venues d'ailleurs, et sans nous dire, si on va bien pouvoir, oui ou non, se délecter un de ces quatre. Parce que, nous, ce qu'on veut, c'est le show tous les jours, le chaos en concentré chaque soir, qu'on puisse juger sur pièces, se complaire dans notre consternation, petits vicieux et grands voyeurs que nous sommes devenus à force de zapper.
Les jugements, merci, on les fera nous-mêmes, hein, parce qu'Orwell l'a bien écrit, le véritable ennemi, c'est «la police de la Pensée». Mardi, chez Dumas, nous eûmes donc droit à Big Brother version espagnole sur son lit de poncifs. Le producteur du show: «A la télé, on se creuse souvent la tête pour faire un grand spectacle. Eh bien! c'est très facile: avec notre vie quotidienne.» Un candidat: «Mon intimité, je l'ai vendue.» Mercedes, l