Menu
Libération

«Big Brother» tourne au débat politique en Italie

Article réservé aux abonnés
publié le 6 octobre 2000 à 5h06

Rome de notre correspondant

«Francesca a été limogée.» Vendredi dernier, le très sérieux quotidien turinois La Stampa annonçait, comme plusieurs de ses concurrents, la nouvelle en Une: quinze jours après son lancement sur Canale 5, le Grande Fratello, version italienne de Big Brother a connu sa première exclue, l'esthéticienne Francesca Piro «née à Galatina, province de Lecce en 1976, signe zodiacal Taureau», précise le journal.

La gauche divisée. L'émission voyeuse qui consiste à enfermer cinq hommes et cinq femmes dans une «maison-bunker», où ils sont épiés dans leurs moindres gestes par une trentaine de caméras, alimente presque quotidiennement journaux et débats. Jeudi soir, à l'occasion de l'élimination de Francesca Piro (seul le dernier concurrent en lice empochera, le 21 décembre, 175 000 francs), l'émission a été suivie par près de huit millions de personnes, soit plus de 31 % de part de marché. Après un départ poussif, le Grande Fratello, dopé par de vagues scènes érotiques, s'impose chaque jour davantage sur les petits écrans transalpins. Mais plus encore que des pics de l'Audimat, le Grande Fratello provoque de franches polémiques, en particulier au sein de la gauche italienne.

«Dans le Grande Fratello, on s'élimine l'un après l'autre comme s'éliminaient entre eux les gladiateurs», a commenté Umberto Eco dans un entretien à La Stampa. «A Londres, au XVIIe siècle, on payait pour assister aux pendaisons. Mais le public qui venait voir était heureux de ne pas se trouver