Coup de théâtre à l'Agence France Presse. Réuni vendredi matin pour élire un successeur à Eric Giuily, le PDG démissionnaire, le conseil d'administration de l'AFP a décidé de ne rien décider et de repousser son choix au mercredi 11 octobre.
L'affaire semblait pourtant bouclée. Jean-Paul Cluzel, actuel patron de Radio France Internationale (RFI), était donné grand favori parmi les cinq candidats en lice. Soutenu par le gouvernement, ce centriste, ami proche d'Alain Juppé, faisait ses adieux, depuis quelques jours, à ses collaborateurs. Mais il a appris jeudi, en passant quelques coups de fil, que sa désignation ne serait peut-être pas une simple formalité. Du coup, il a fait savoir qu'il renonçait à présenter «officiellement» sa candidature. Dans une lettre au conseil, Jean-Paul Cluzel explique que, «à ce stade de la procédure», il ne souhaite pas se présenter officiellement, les «conditions d'un large consensus» ne lui paraissant «pas remplies». La méthode a été jugée cavalière par plusieurs membres du conseil.
Vraie élection. «Rien ne nous oblige à voter aujourd'hui. Nous avons besoin de nous concerter davantage», a déclaré Dominique Alduy, directeur général du Monde et représentante de la presse parisienne au conseil. C'est elle qui a conduit la fronde contre Cluzel. La méthode qui consiste, pour le gouvernement, à faire élire un président de l'AFP comme on nomme un directeur de l'administration a fini par agacer les représentants de la presse. Ceux-ci souhaitent organiser u