France 3 inaugure avec Tchernobyl, autopsie d'un nuage une nouvelle série qui «marque le retour du journalisme d'investigation». La nouvelle case documentaire Passé sous silence à laquelle appartient ce reportage est diffusée un jeudi par mois et ouvre une collection axée sur l'histoire immédiate des trente dernières années. Le scandale du mois, ce sont les conséquences du nuage de Tchernobyl en France. Le 26 avril 1986, le réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl explose. Contrairement aux autres pays européens, la France affirme que le nuage s'est arrêté à ses frontières et ne prend aucune mesure sanitaire. Aujourd'hui, on sait que la France a donc été polluée par deux nucléides: l'iode 131, qui disparaît en quelques semaines, et la césium 137 qui a une durée de vie de trois siècles. Si le film de Solange Graziani et Jean-Charles Chatard est parfois exagérément alarmiste, il reste que, depuis 1990, les pathologies thyroïdiennes se sont multipliées en France. Or ces maladies sont souvent déclenchées à la suite d'une exposition à des radiations. Seule une étude épistémologique réalisée à l'échelle nationale pourrait montrer le lien entre le passage du nuage et le développement de ces maladies. Mais les pouvoirs publics semblent faire la sourde oreille. Idem pour le césium 137, projeté au sol par les pluies diluviennes. Les montagnes corses et le parc du Mercantour cachent des «taches» de pollution où la radioactivité dépasse dix fois celle de la zone interdite de Tche
Critique
Toxic affaire
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publié le 12 octobre 2000 à 5h18
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