«Harcèlement.» «Mais que cachent les silences de la direction?» «Nous sommes aux antipodes des résultats espérés.» «Le moment est clairement venu de faire valoir rudement notre volonté...» Une crise de foi? Voilà en tout cas des tracts syndicaux qui détonnent sacrément dans une maison réputée respectable, catholique et plus que centenaire: Bayard. Ses 48 titres en France, ses 1 500 salariés. Bayard, «mi-oeuvre, mi-entreprise», selon la définition de la direction, et en tout cas réputé pour aller dans la paix... Bayard, qui jadis s'appela «la Bonne Presse» et lança, dès 1873, le bien nommé Pèlerin, feuille de liaison pour les croyants qui se rendaient à Lourdes. Bayard, son quotidien la Croix né en 1883...
«Y a un malaise», reconnaît un salarié, dans l'attente aujourd'hui des annonces en forme d'«orientations stratégiques» qui devraient être faites par la direction au comité d'entreprise (CE). Dans une ambiance de défiance, les représentants du personnel envisagent de voter une «procédure d'alerte interne». La fermeture d'un ou de plusieurs titres? Un plan social à plus ou moins brève échéance? Encore des départs? Des réorganisations? Les craintes sont là. Loin d'être apaisées par le grand projet (à 50-50 avec Suez-Lyonnaise) d'un Bayard web à 300 000 abonnés (payants) d'ici à cinq ans.
Déficit inhabituel. A l'origine de cette sulfureuse bouffée, de mauvais résultats 1999 communiqués tardivement, de l'aveu même de la direction. Résultat net: un trou de 30 millions de francs, co