«Toutes mes félicitations»: Jacques Chirac congratule un éditeur qui vient de lui présenter un livre électronique au Salon du livre en mars. L'objet a laissé le Président fort perplexe. Cette scène plutôt drôle démarre la Thema d'Arte, intitulée le Livre tourne la page. Le livre électronique, un ovni? Encore absent du marché français, il nourrit seulement le fantasme. Vassili Silovic et Guillaume Godard ont décidé de faire la tournée des «gens de lettres» pour leur mettre un e-book entre les mains. «Un livre, pour moi, c'est un objet de plaisir», entonne Claude Cherki, PDG du Seuil. «Le livre électronique est une nécessité culturelle», lui répond Jacques Attali, financier de Cytale, fabricant d'e-books français. C'est bien le seul avec Jean-Pierre Arbon (de 00h00.com) à être convaincu. Bernard Fixot, l'écrivain Bernard Werber, Michel-Edouard Leclerc... tous les interlocuteurs testent l'e-book du bout des doigts, peu sensibles à ses qualités pratiques. Même ce bibliothécaire mauritanien, qui traque les termites à la loupe dans des manuscrits vernaculaires outrageusement troués. Si les termites, la poussière ou la sécheresse sont les ennemis du manuscrit, le virus ne les attaque pas. «Un virus ne peut pas entrer dans un livre, mais il peut entrer dans une machine», rigole Sidi Ould Abidine Bidi. Pour l'écrivain américain Nick Tosches (auteur de Trinités), c'est le livre électronique qui «ressemble à un ennemi». Il le repousse, dégoûté: «C'est laid.» Objet inanimé, as-tu donc u
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publié le 17 octobre 2000 à 5h28
(mis à jour le 17 octobre 2000 à 5h28)
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