L'Amérique, constate l'écrivain Norman Mailer dans une interview télévisée prochainement diffusée, a tout pour être contestée, voire détestée. Tout, sauf qu'on est toujours libre de dire ce qu'on en pense, et de la critiquer, fût-ce sans pitié. S'il est une religion américaine, c'est bien en effet celle de la liberté individuelle. La quête de liberté fonda aussi bien l'émigration des sectes puritaines auxquelles appartenaient les «Pères Pèlerins» des premières colonies du XVIIe siècle que la rébellion contre l'ordre féodal menée par les «Pères Fondateurs» de la démocratie en 1776. C'est le mérite de cette Thema de donner à voir et entendre cette religion de la liberté en action et son corollaire, le culte de la justice. Car, comme Tocqueville le notait déjà il y a un siècle et demi, «aux Etats-Unis tout se règle au tribunal». Les deux documentaires de la soirée explorent ces thèmes de la liberté et de la loi à travers une galerie de portraits. Certains étonnants, de cet avocat libéral juif qui plaide le droit des néonazis à manifester dans un quartier juif de Chicago, au mécano retraité qui repeint une colline de Slab City, dans le désert californien, pour en faire un monument kitsch à la gloire de Dieu. Des téléspectateurs nourris à l'antiaméricanisme aussi virulent que mal informé, qui tient lieu de pensée unique sur les Etats-Unis à une grande partie de l'intelligentsia et du monde politique en France, seront sans doute surpris. Les Américains croient honnêtement, contr
Critique
American beauty
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par Patrick Sabatier
publié le 19 octobre 2000 à 5h34
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