Quelques chiffres, connus mais assez parlants, essaiment ce (bon) documentaire sur l'Autriche et ses trous de mémoire: représentant, en 1938, 8% de la population du Reich nazi, les Autrichiens furent 40% des plus impliqués dans le génocide juif. 600 000 Autrichiens privés de leurs droits civiques (ils les récupéreront dès 1949), sur 6 millions d'électeurs. Quelques noms, Eichmann, Kaltenbrunner, Globocnik, Brunner, Seidel et bien sûr Hitler, tous Autrichiens. Pour expliquer l'Autriche de Haider, avec lequel commence et finit le documentaire, Alexandre Dolgorouky, le réalisateur, s'appuie évidemment sur un siècle d'histoire de ce petit pays aux deux Républiques, qui accède à l'indépendance en 1919. On ne racontera pas ici l'histoire de l'Autriche, le documentaire s'en charge très bien, avec des images d'archives et surtout des historiens remarquables. En tête, Felix Kreissler, professeur à Rouen et résistant, un accent autrichien très vivace, malgré les années passées en France, et des tentatives touchantes pour défendre les Autrichiens qui n'ont pas participé. Lui, à Paris à l'époque, dit qu'il a pleuré en 1938 quand Hitler est passé à Braunau, sa ville natale,en conquérant de son pays «qu'il hait», dit Kreissler. On peut déplorer l'absence de références à Thomas Bernhard. Mais le rédacteur en chef de la revue Profil, Georg Hoffmann-Ostenhof, se charge assez bien d'exprimer la haine de son pays, le «mensonge» «nous sommes les premières victimes de Hitler» sur lequel s'es
Critique
L'Autriche sans triche.
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par Emmanuèle Peyret
publié le 21 octobre 2000 à 5h39
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