«Tu crois en quoi?» «Le sexe et la mort. Deux choses qui n'arrivent qu'une seule fois dans la vie. Mais au moins, après la mort, on n'a pas la nausée.» C'est le genre de répliques qui fusent toutes les trente secondes dans Woody et les robots (Sleepers, 1973), un Woody Allen première période. Au début des années 70, le petit New-Yorkais Allen Stewart Konigsberg ne cherchait pas à imiter ses maîtres européens, Fellini et Bergman. Il faisait ses gammes de cinéaste en revisitant les grands genres hollywoodiens, transformés pour l'occasion en machine à produire des gags. Après le polar social (Prends l'oseille et tire-toi) et le film militant (Bananas), Woody Allen s'attaquait à la science-fiction dans Sleepers. Son personnage, entré à l'hôpital pour un ulcère, se réveille deux siècles plus tard, après avoir été cryogénisé. En 2173, il découvre un monde où tout le monde est fiché, sous la surveillance d'un Grand Leader. Pour survivre, Woody-Hibernatus se transforme en robot-ménager, puis en révolutionnaire. Mécanisation de la vie moderne et clonage font les frais des vannes alléniennes. Mais dans la carrière d'Allen, le film se distingue davantage par la large place accordée pour la première (et la dernière) fois au comique purement visuel. Nombre de scènes, riches en mimes, poursuites, chutes, sont des références-hommages aux gags muets de Keaton, Chaplin et, surtout, Harold Lloyd, autre célèbre binoclard du cinéma américain. Un comique essentiellement physique donc, a priori i
Critique
Woody et les robots
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par Samuel DOUHAIRE
publié le 21 octobre 2000 à 5h39
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