On l'avait lu, on l'avait vu découpé en tranches, extrait par extrait, une impression d'homme pressé et pressant se dégageait. Et puis, jeudi dernier, on l'a revu, mais c'était comme une remise à zéro, un retour en arrière, un rewind intégral. Cette fois, Jean-Claude Méry s'étalait. Fini les petites coupures en petites coupes télévisuelles, dans Pièces à conviction, France 3 nous gratifiait enfin de longs extraits de la fameuse cassette-testament du financier occulte du RPR. Pour l'occasion, l'éternelle petite chaîne fit les choses en grand, en bien et en très bon. Des reportages venaient étayer les propos du promoteur. Des enquêtes venaient les nuancer ou, plus souvent, les confirmer. Enfin. Enfin, la télé s'y mettait. Et puis, au terme de l'émission, il y eut le clou. Quelques photos souvenirs. Chirac côte à côte avec Méry, en septembre 1989, l'air attentif et les yeux fixes. Chirac penché sur la maquette du projet fou de marina rêvé par Méry du côté de Port-Vendres, tout près de la frontière espagnole. Autour de la maquette, aussi: Juppé, Sarkozy, Barzach. Méry le seigneur pouvait triompher. C'était au temps de sa splendeur, de ses locaux en trompe l'oeil gréco-romain et de son bureau en bois «imitation marbre», au temps de ses hélicos loués à l'année, avec intérieur cuir et tout le tintouin, au temps où il pilota «le marché du siècle», les ascenseurs des HLM de Paris, avec «60 millions de francs de malversation estimée». Bref, c'était avant les perquisitions, la prison,
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