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Libération
Critique

Un pur mythe US

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Soirée Terrence Malick, Canal +, avec un documentaire, «Sur les traces de Terrence Malick» à 23 h 20, et deux films, «la Ligne rouge» (1999) à 20 h 40 et «Badlands» (1974) à 0 h 20.
publié le 30 octobre 2000 à 5h57

Comment réaliser le portrait d'un cinéaste qui n'a pas donné signe de vie pendant vingt ans, ne se laisse jamais photographier et refuse toute interview? Agnès Michaux et Roland Allard proposent la solution suivante: multiplier les extraits des films de Terrence Malick (trois en vingt-cinq ans) et faire témoigner les acteurs, techniciens et amis qui ont travaillé avec l'homme le plus mystérieux du cinéma américain. Au terme de leur documentaire, efficacement rythmé, le réalisateur quasi mythique des Moissons du ciel apparaît comme un artiste au charisme hors norme, qui a profondément marqué la plupart de ses collaborateurs. Sissy Spacek et Martin Sheen, qu'il a lancés dans Badlands, disent en substance que ce film fut le plus beau cadeau de leur vie; George Clooney, qui fait une apparition dans la Ligne rouge, affirme qu'il aurait accepté d'être un simple machiniste pourvu qu'il puisse participer à un tournage de Malick. Le documentaire progresse ainsi par petites indications et anecdotes plus ou moins inédites, mais il n'est pas sûr qu'au final les secrets de Malick aient été vraiment levés. Pour en savoir un petit peu plus, on se reportera donc à ses films, qui livrent, en partie, la philosophie du cinéaste. Sur des sujets différents (la cavale d'un jeune couple criminel dans le Midwest; les combats de Guadalcanal vécus par une compagnie de GI en 1942), Badlands et la Ligne rouge opposent tous les deux la permanence d'une nature sublime à l'éphémère d'une humanité souffran