Sydney correspondance
Le bâtiment ne paie pas de mine. Un immense morceau de béton perdu sur cette route de la banlieue nord de Sydney. Seul signe particulier, une vingtaine de paraboles qui siègent sur le toit. Et ces trois lettres inscrites sur fond d'une mappemonde bleue: SBS (Special Broadcasting Service). A l'intérieur, les locaux de la chaîne ressemblent à un immense paquebot. Et c'est bien à une sorte de voyage que SBS invite ses téléspectateurs.
Une centaine de langues. Ici, plus de 70 % des programmes sont importés et, chaque année, 300 films étrangers sont diffusés, dans une centaine de langues. Un samedi soir ordinaire pourrait ressembler à ce genre de cocktail visuel: documentaire indien, film culte italien des années 70 et série sud-américaine sur les flics de Rio. Là réside toute l'identité de la chaîne. Un modèle réduit de l'Australie, pour que toutes les communautés du pays se sentent reconnues, au moins sur petit écran. Une «multiculturatélé» unique en son genre, qui fait figure d'ovni dans le paysage audiovisuel international. A SBS, la moitié des journalistes (253) sont d'origine étrangère. Tous parlent au minimum deux langues.
Née en 1980, quelques années après la radio du même nom (lire encadré), SBS télé est longtemps restée marginale. Dans tous les sens du terme. Aujourd'hui encore, alors qu'elle vient de fêter en octobre son vingtième anniversaire, certains coins de l'Australie ou même de Sydney peinent à capter ses programmes. Malgré ce handicap techniq