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Libération

OUI FM parasite les ondes politiques

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La radio présente un farceur aux municipales à Paris.
publié le 4 novembre 2000 à 6h11

Il est sept heures moins le quart, Paris sort à peine de la nuit mais les militants sont déjà accoudés au zinc du Bouquet, 188 bis de la rue de Belleville. Sylvie, une fan de la première heure, P'tit Louis dit «la Puce», Kiki et sa voix qui râpe comme un petit blanc limé et Michel le prof de maths encouragent un nouveau venu dans la course à la mairie de Paris: Olivier Perrin, animateur sur la radio Oüi FM va se présenter aux municipales de mars 2001 et rejoindre la liste des candidats farfelus entre Coluche et les adeptes du vol yoguique.

«Votez malin, votez Perrin»: Sylvie braille le slogan dans le téléphone portable que lui tend Perrin, seul accessoire dont use et abuse, en direct et depuis la rue, ce trublion façon Lafesse. Tout ça pour égayer le Grand Matin, un mélange de rock, d'infos et de déconnes, une émission qui vaut à Oüi FM de rouler dans le peloton de tête des radios en Ile-de-France (lire ci-contre).

Certes, face aux professionnels de la politique, le bon gars Perrin va avoir du mal. Il n'est affilié à aucun parti et il est encore moins connu que Bertrand Delanoë. Mais il bat le pavé parisien depuis plus longtemps que Philippe Séguin. Quatre ans déjà que ce grand échalas de 35 ans, qui ne fume pas, ne boit pas ­ en bon ex-champion de Californie de saut à la perche (5,30m) ­ emmerde gentiment, téléphone à la main, le Parisien encore endormi. Un éternel sourire aux lèvres, il grimpe dans les bus et fait chanter les passagers, il jaillit dans les amphithéâtres pour